Mon premier… est un limicole mesurant 22 cm, qui niche autour du cercle arctique, en Islande ou au Groenland : Le Phalarope à bec large.

Une des particularités les plus remarquable de cet oiseau est qu’il migre au large, le long de nos côtes, touchant rarement terre. Il hiverne généralement en pleine mer ou il se nourrit, en nageant, d’animalcules flottant à la surface des océans. Il fréquente alors essentiellement l’Atlantique. Cette faculté de nager des mois durant est unique chez les petits échassiers.

Il s’agit d’une espèce rare en Camargue, même si quelques oiseaux isolés sont parfois notés en fin d’été.

Phalarope à bec large

Mon second… est un emblème de la Camargue : Le flamant rose, 1 mètres 30 de la tête aux pieds.

Flamants rose se nourrissant

Le flamant habite les pourtours de la Méditerranée. Notre région abrite l’une des principales colonies en Europe. autant dire que Phalaropes et flamants ont peu de chances de se rencontrer !

Par un matin de la fin Août, ces deux oiseaux se sont pourtant croisés, au plus grand bénéfice de l’un d’entre eux.

Une observation inattendue

Ce jour là, j’observe un phalarope arborant déjà son plumage hivernal, en bordure de la baisse des 500 francs depuis la route menant à la plage de Piémanson. Très actif, il semble s’alimenter. Fait curieux, il ne s’éloigne jamais de plus de quelques mètres d’un flamant rose lui même en train de se nourrir.

Il faut savoir que généralement, pour capturer ses proies, le phalarope, l’air affairé, nage en petits cercles, provoquant un mini tourbillon sous l’eau qui fait remonter à la surface les particules animales qu’il picore ensuite.

Pourtant, aucun tournoiement de la part du Phalarope ce jour là. C’est un malin, il a trouvé le moyen d’économiser ses efforts !

En fouillant activement la vase, le flamant libère des multitudes d’animalcules ce qui n’a pas échappé à notre limicole.

Quand y’en a pour un…

La tactique est donc simple et apparemment efficace : rester à proximité de ce gros oiseau rose et picorer ce qui remontera à la surface. Ce qui d’ailleurs ne semble absolument pas déranger le flamant qui continue son activité sans ce soucier de ce compagnon bien affectueux.

Une bonne heure durant, ce manège continue a la grande satisfaction du phalarope qui a inauguré en cette occasion un nouveau style de co-opération.

Si vous avez la chance de croiser le Phalarope à bec large en Camargue cet été, regardez bien si par hasard il n’accompagnerait pas avec insistance un flamant rose.

Images et texte © L.Wittmer