Nous continuons notre découverte du Vaccarès en parcourant deux secteurs offrant des accès sur l’étang.

Le pourtour de l’étang du Vaccarès est pour une grande part innaccessible, il existe cependant quelques rares point de vues qui méritent le détour et permettent de se faire une idée de son étendue, de sa beauté et de son attrait pour la faune sauvage.

Le chemin des cinq gorges.

Accès depuis Cacharel à proximité des Saintes maries de la mer, ou depuis Méjanes sur la D37. Une piste en terre d’une dizaine de kilomètres relie ces deux lieux.

Cette piste est parfois peu carrossable et est très fortement déconseillée par temps de pluie. Le restaurant “le mazet du Vaccarès” constitue un bon point de vue sur l’étang. Il est plus proche de Méjanes que de Cacharel.

Si vous empruntez cette piste à pieds ou en vélo en été, il est recommandé de vous munir d’eau et de produit anti-moustiques.

En partant de Cacharel vous longerez successivement les rives de l’étang de l’Impérial, les abords de l’étang de Consécanière et de Malagroy, puis le Vaccarès, qui sont tous favorables aux observations naturalistes.

Les échasses blanches sont fréquentes d’avril à septembre

Le point de vue sur le Vaccarès depuis le Mazet est plus particulièrement remarquable très tôt  le matin. j’aime débuter mes tournées en Camargue par la contemplation du lever du soleil dans une atmosphère sauvage ou dominent les cris d’oiseaux, les clapotis sur les rives de l’étang et le souffle du mistral. C’est un lieu excentré, plutôt tranquille dans lequel il est aisé d’observer les flamants roses, mais aussi diverses espèces de limicoles, mouettes et sternes, lors de la migration.

Flamants roses en bordure du chemin des cinq gorges

Des chevaux et taureaux sont généralement visibles depuis la piste.  en hiver, l’aigle criard fait régulièrement des incursions dans le secteur.

L’est du Vaccarès

Cette portion de la départementale 36c offre des points de vues spectaculaires sur l’est de l’étang, le long de trois anses que longe la route.

Il existe des petits parkings en bordure d’étang et deux plateformes érigées par la réserve nationale. Il est en revanche impossible (et interdit) de marcher le long de l’étang en dehors de ces petits espaces aménagés.

Roselière en bordure du Vaccarès

Ces lieux sont très fréquentés lors des périodes de vacances. Il est alors conseillé de les rejoindre très tôt le matin ou en fin de soirée, lorsque la noria de véhicules se calme. Hors saison, c’est un des secteurs ou l’on peux le mieux ressentir l’âme du Vaccarès. Le temps changeant offre mille éclairages et reflets qui font que pas une journée (voire pas une heure) ne ressemble à l’autre. (cf article de G.Rossini). Les eaux du Vaccarès revêtent des aspects changeants : parfois leur surface est lisse, tout s’y reflète comme dans un miroir. En revanche, par vent d’ouest, lorsque les vagues viennent lécher les bords de la route, c’est a une véritable tempête que l’on assistera. Entre les deux, de multiples nuances de lumières et d’ambiances transformeront ces rivages.

Pour l’observation de la faune, c’est un des meilleurs points de Camargue pour observer les grèbes à cou noir (d’août à mars). Ils sont parfois, poussés par le vent et se rapprochent alors de la berge. Les grèbes huppés sont souvent présent, parfois nombreux.

Grèbe à cou noir

dans l’une des anses, un ilot de bois flotté abrite des dortoirs d’aigrettes ou de hérons garde-boeufs, parfois remplacés en hiver par les grands cormorans.

dortoir de hérons garde-boeufs sur le Vaccarès

On sera sûr de voir les grands cormorans sur les piquets au large du pont de Fumemorte, et l’on aura peut être également une possibilité d’y observer le balbuzard pêcheur entre la mi août et la mi septembre (avec un peu de chance tout de même).

La sterne Caspienne est présente dans cette même période, de même que de nombreux limicole lorsque le niveau d’eau est suffisamment bas pour dégager de larges vasières.

Chevalier aboyeur et canards colverts

En hiver, la présence de troupes de Harles huppés, souvent très au large est fréquente, tout comme le passage de grues cendrées rejoignant leur dortoir peu après le coucher du soleil. Toute l’année des rassemblement de foulques plus ou moins compacts (que l’on appelle des radeaux) peuvent regrouper de plusieurs dizaines à plusieurs milliers d’oiseaux. Ils sont parfois harcelés par des goèlands leucophée qui créent une certaine agitation dans les groupes denses de foulques.

Grues cendrées rejoignant le dortoir hivernal

La Capelière, siège de la Société Nationale de Protection de la Nature se situe dans ce secteur. Elle accueille les visiteurs tous les jours sauf le mardi et est dotée d’un sentier de 2 km proposant 5 observatoires en bordure de marais d’eau douce, un bon moyen pour découvrir de plus près quelques biotopes Camarguais.

texte et images © L.Wittmer