La saison des beaux couchers de soleil sur le Vaccarès est terminée. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas d’agréables jusqu’en novembre, mais ils n’ont plus ces couleurs flamboyantes qui naissent de la réfraction de la lumière solaire dans les basses couches très froides de l’atmosphère.

Il se trouve que je passais chaque jour quatre fois au bord du Vaccarès pour me rendre à la Capelière y observer et photographier la faune et surtout les oiseaux, du temps où elle était bien gérée. J’y ai passé onze mille heures de ma vie. J’y reviendrai.

Il me fallait une dizaine de minutes pour m’y rendre, sauf oiseau imprévu et/ou Vaccarès hors normes. Je rentrais déjeûner avec mon épouse et je repartais en début d’AM pour revenir à la nuit. De novembre à février, les jours de soleil, celui-ci se couche entre 17h et 18h , à des heures régulières, prévisibles et prévues sans incertitude…

Ces jours-là, notamment si il n’y avait pas de vent, je m’arrangeais pour être dix minutes ou un quart d’heure auparavant à l’un des endroits stratégiques. Une curiosité est que ces endroits, au bord de la route, sont sur la commune d’Arles alors que ce que je photographiais se trouve sur la commune des Saintes: le littoral du Vaccarès constitue en effet la limite entre les deux, pour faire simple.

Il y a donc plusieurs conditions: des nuages, mais pas trop hauts ni trop bas et le moins de vent possible pour bénéficier de l’effet miroir.

Ces conditions étant remplies, le succès n’est pas garanti: parfois, à une minute près, un nuage vient perturber ce bon ordonnancement espéré, et d’autres fois l’améliorer sournoisement par surprise…L’idéal est que le Languedoc soit ennuagé , mais pas jusqu’à Toulouse, de façon qu’au moment précis où il arrive sur l’horizon le soleil éclaire les nuages par dessous: ça n’arrive pas tous les jours ! Et d’autres facteurs sont à considérer: chaque jour l’endroit du coucher sur l’horizon est un peu différent de la veille et en quatre jours ou une semaine, cela change beaucoup la donne!

Quoiqu’il en soit, je n’ai pratiquement jamais eu la même photo que la veille ou le lendemain: pour preuve, cette photo prise en 2011 et que je tente vainement depuis de refaire à l’identique ( ou presque) avec un matériel plus performant. 

Mais, en dix ans, que de belles photos ! un des architectes de la tour Luma les a qualifiées d’ « amazing » ( incroyable, stupéfiant ) en sachant que je ne retouche jamais la colorimétrie.

Hélas, la tendance de ces dernières années est à toujours plus de vent! Cette année aura été exécrable avec du mistral fort sans pratiquement d’interruption entre Noël et fin février et beaucoup de vent du sud avant!

L’an prochain peut-être ?

Texte et photos © Gérard Rossini