Les 24 et 25 mai chaque année, se tient le pèlerinage des Saintes-Maries de la mer. Un évènement connu internationalement du fait de l’importance qu’il revêt pour les communautés religieuses gitanes et Camarguaises.
Il est probable que bien avant la légende des trois Maries, le lieu sur lequel est érigé le village ait abrité des temples païens et que des pèlerinages s’y soient déjà déroulé.
La légende Chrétienne veut qu’en l’an 43 de notre ère, Marie Jacobé, Marie Salomé et leur servante Sara, aient abordé les rivages Camarguais à bord d’une barque sans voiles ni rames. Elles auraient ainsi importé la religion catholique en Provence puis en Gaulle à partir de ce qui allait devenir les Saintes-Maries du radeau, puis les Saintes-Maries de la mer.
Selon les versions, Sara aurait pu venir de Palestine ou d’Egypte, accompagnant ses maîtresses, ou bien être originaire de Camargue, être fille d’un roi local, et avoir rejoint les Maries après leur arrivée.
Si le pèlerinage était connu et fréquenté durant tout le moyen-âge, il est certain, que comme souvent en matière de traditions Camarguaises, Folco de Baroncelli est pour beaucoup dans le renouveau et la popularisation de l’évènement, et notamment du pèlerinage gitan à partir de 1935.
Les premières mentions de la participation de gitans au pèlerinage datent seulement des années 1850, encore, leur présence n’était t’elle souvent que tolérée. Il est possible toutefois que ce pèlerinage gitan ait existé auparavant sans être explicitement cité.
L’exubérance, la dévotion des pèlerins gitans ne fût pas toujours bien comprise et suivant les époques attira parfois la bienveillance, mais le plus souvent, la méfiance, de la part de l’église.
Aujourd’hui, il y a en fait deux évènements en un : le 24 mai se tient le pèlerinage en hommage à Sara la noire, patronne des gitans. Du monde entier, des gens du voyage – Ils sont 8 à 10000 chaque année – rejoignent le village pour célébrer leur sainte patrone. Alors que le lendemain, ce sont ses maitresses qui sont honorées. La cérémonie débute par la descente des chasses.
Les reliques renferment notamment des ossements retrouvés dans les sous sols de l’église lors de fouilles au 15 eme siècle. Ces reliques, après avoir été longuement préparées, sont descendues par un jeu de poulies, de la chapelle haute (par des Saintois qui en assurent la garde de génération en génération) pour être vénérées lors d’une messe.
Puis elles traversent le village, guidées par les gardians à cheval, en un cortège animé. La procession se termine dans l’eau de la Méditerranée avant de rejoindre à nouveau l’église.
Sur la plage, touristes, pèlerins, gitans et habitants des Saintes se mêlent autour des chants et des guitares jusque tard dans la soirée.
A noter qu’un autre pèlerinage, plus intimiste, se déroule chaque année le 22 octobre.
Le pèlerinage gitan, un évènement religieux, mais aussi traditionnel qui attire nombre de visiteurs et fait partie intégrante de l’identité de la Camargue.
Texte et images © Laurent Wittmer